In family { Piper

Sujet: In family { Piper Dim 21 Juil - 17:06

La vie n'apporte que des ennuis paraît-il, la mienne avait été parsemée de couleurs, un beau rose clair enveloppant ma frêle personne jusqu'à ce que la réalité nous rattrape, celle-là même qui a décimé ma famille et fait de mes cousins et cousines des orphelins. Je me sentais parfois fautive d'avoir été la seule à qui on avait concédé le droit de conserver les siens. Mes deux frères m'entouraient, mes parents n'étaient jamais loin et jamais je n'avais eu la sensation de ne plus savoir à quoi me raccrocher. J'étais en guerre contre ces abandons et je maudissais celui qui en était l'auteur. Cependant, je rendais grâce chaque jour aux forces de la nature qui ont épargné le clan Wyatt Halliwell. Cela fait-il de moi une fille sans coeur, ô combien égoïste ? Peu importe, j'assumais cet état de fait et m'en contentais. Aujourd'hui, une claire matinée où les passants se ruaient vers les plages alors qu'un petit vent rafraîchissait agréablement nos minois, je venais à la rencontre de ma mère. J'avais proposé un rendez-vous en ville à celle-ci puisque je sortais moi-même d'un entretien et je pensais que cela pourrait nous rapprocher. Je haïssais ma jalousie et mon dégoût envers Brittany, elle ne me volait point ma mère, elle bénéficiait du grand coeur de Piper Halliwell. Hélas, j'étais une fille égoïste qui voulait sa maman seulement pour elle. Je virais rouge lorsque je les surprenais bras dessous bras dessous en train de faire les boutiques ou de déguster une glace. Je m'étais éloignée et, au fond, je pense en être la seule fautive. Du coup, pour rattraper le tir je pensais que nous aurions pu nous retrouver autour d'un verre et pourquoi pas d'une glace. Attention point d'alcool mais un breuvage pour nous désaltérer. Ainsi, j'étais en avance et je me plaçai à notre point de rendez-vous, un grand arbre sous lequel nous nous abritions souvent toutes deux lorsque j'étais enfant, il n'avait pas bougé d'un poil, à croire que les années n'avaient guère d'emprise sur ses cimes, à défaut de ma propre existence qui, elle, se retrouvait chamboulée.